Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a publié, mardi 25 janvier dernier, un rapport dans lequel il fait l’état des lieux de la gestion des résidus ultimes au Québec ainsi que des recommandations en la matière pour le gouvernement provincial. De prime à bord, il convient de souligner que le rapport dresse un constat réaliste de la gestion des résidus ultimes au Québec depuis 2019, avec une augmentation significative des quantités de matières résiduelles éliminées sur l’ensemble du territoire québécois. Dans ce deuxième blogue du mois de janvier, nous parcourrons les faits saillants exposés dans ce nouveau rapport du BAPE ainsi que les recommandations et les orientations émises par la commission d’enquête, qui serviront à guider le gouvernement provincial dans l’amélioration de la situation qui prévaut.
Le Québec est loin d’atteindre ses objectifs de réduction de déchets
Le rapport souligne de nombreuses insuffisances dans la gestion des matières résiduelles et des déchets de manière globale, en pointant du doigt le décalage significatif de la réalité du terrain et ce qui se fait depuis près de trois ans, avec les objectifs énoncés par le gouvernement.
La difficulté que rencontre le gouvernement dans l’atteinte des objectifs qu’il s’est fixés est le constat le plus flagrant qui ressort de la lecture du rapport. En effet, celui-ci souligne que « les quantités de matières résiduelles éliminées sur l’ensemble du territoire québécois ont augmenté au cours des dernières années. Les données les plus récentes indiquent que 724 kg/hab. de matières résiduelles ont été éliminés en 2019. Or, l’objectif gouvernemental pour 2023 est de 525 kg/hab. ou moins. »
Par ailleurs, l’impact environnemental est également notable car en 2018 par exemple, « […] les lieux d’enfouissement du Québec […] ont émis près de 2,5 Mt éq. CO2, soit 3 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) du Québec. », alors que « les coûts totaux bruts de la gestion des matières résiduelles par les organismes municipaux au Québec se sont élevés à 1,046 G$ en 2019. »
Quelques pistes de recommandations
Après avoir dressé l’état des lieux alarmant de la gestion des résidus ultimes, le BAPE a fourni un ensemble de recommandations au gouvernement du Québec et des orientations stratégiques qui lui permettront d’établir de nouvelles directives en vue d’améliorer la situation. Parmi les recommandations proposées dans le rapport, nous notons :
- Le renforcement législatif et réglementaire de la gestion des résidus ultimes.
- Le développement de l’écofiscalité comme moyen permettant de réduire les déchets.
- La sensibilisation sur l’adoption de nouveaux modes de consommation permettant de réduire les déchets produits.
- Le développement et la modernisation des infrastructures chargées du recyclage des déchets et de la collecte sélective.
Par ailleurs, parmi les constats du BAPE, Réseau Environnement souligne l’importance de mettre l’accent sur l’économie circulaire comme moyen de développement premier, la mise en place de mesures d’écofiscalité, la gouvernance qui priorise les objectifs aux moyens ainsi que l’État comme modèle d’exemplarité.
En effet, le PDG de Réseau environnement, Mathieu Laneuville, salue les 11 orientations stratégiques du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), car elles vont dans le même sens que les 20 recommandations du mémoire « Pour que les résidus ultimes le soient véritablement » préparé par le comité d’expertes et d’experts réuni en 2021 par Réseau Environnement.
Pour sa part, le Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ), par la voix de son directeur général Richard Mimeau, estime que « le rapport du BAPE marque non pas la fin d’une démarche de consultation, mais plutôt le début d’une collaboration et d’une concertation avec les différents acteurs de la chaîne de valeur afin de mettre en place les conditions gagnantes pour déployer une économie circulaire », cette dernière étant une solution efficace dans la réduction des déchets des ménages québécois.
L’économie circulaire, une alternative crédible et créatrice d’emplois
Comme mentionné précédemment par Réseau Environnement et le CETEQ, l’économie circulaire est une source riche d’opportunités d’emplois. En effet, non seulement elle apporte une réponse concrète à la problématique discutée dans ce blogue et elle est de plus en plus prisée par les entreprises à l’heure actuelle et ouvre ainsi de nouveaux postes d’emplois. Robert Dubé, PDG d’Atout Recrutement, nous explique les perspectives d’emplois dans de nombreux domaines que génère cette nouvelle économie :
Ce type d’économie englobe aussi une foule d’emplois verts, allant des emplois dans le tri et la revalorisation des déchets jusqu’au traitement des eaux, les opportunités sont nombreuses. Les besoins sont là, et ils sont urgents. Nous vous invitons à consulter les offres d’emploi dans la section Recherche de postes. Pour être à l’affût des nouveaux postes affichés, suivez-nous sur nos médias sociaux!
Sources :
- BAPE: la réduction des déchets à la source doit être au cœur de la stratégie | L’actualité (lactualite.com)
- L’état des lieux et la gestion des résidus ultimes (gouv.qc.ca)
- Le BAPE veut des mesures coercitives contre l’accumulation des déchets (journalmetro.com)
- La gestion des déchets ne s’améliore pas au Québec, conclut le BAPE | Le Devoir
- Le Québec incapable d’atteindre ses objectifs de réduction de déchets | JDM (journaldemontreal.com)
- Réaction du CETEQ à la publication du rapport du BAPE (newswire.ca)
- Rapport du BAPE sur la gestion des résidus ultimes – Réseau Environnement salue la mise de l’avant de l’économie circulaire et souhaite que le gouvernement mette l’accent sur les débouchés – Réseau Environnement (reseau-environnement.com)